Oeuvres figuratives

S’il est évident pour le spectateur que l’on a affaire à deux démarches différentes, Mélanie Brochet n’opère pas de dichotomie entre sa démarche abstraite et figurative, composant plusieurs œuvres en même temps. Elle exprime même l’existence d’un lien évident entre ces deux postures artistiques. Réalisant ses sujets féminins à partir des mêmes substances que ses tableaux oxydés, elle fait ainsi endurer à la toile autant d’événements que ce que les femmes en endurent dans la vie. En effet, il faut se rendre à l’évidence de la prédilection avérée de Mélanie pour les sujets féminins. Ils sont tous choisis de manière originale. Puisant dans la photographie des années 40, dans l’histoire de la peinture ou de la sculpture, l’artiste ne choisit que des femmes ayant existé et ayant vécu des périodes marquantes de l’histoire. Regard pénétrant d’une Vieille Femme Indienne ou fierté hermétique d’une Tonkinoise, ses femmes ont toutes la prestance que donne la force intérieure.

Chacun de ces tableaux est d’abord croqué à la mine de plomb en petit format puis reproduit sur la toile vierge au crayon, à la mine de plomb ou directement au pinceau et à la spatule. C’est ainsi qu’elle nous propose une Femme Mongole laissant volontairement apparaître le protocole de travail mis en œuvre, le non fini.

Christine Bouchard.