Une préoccupation majeure court dans toutes les œuvres de Mélanie Brochet, qu’elles soient figuratives ou abstraites?: la matière. Qu’elle cherche à la représenter et à traduire la texture ou qu’elle se serve de substances inédites pour obtenir de nouveaux effets picturaux, elle explore la question de la matière aussi bien comme objet d’étude pictural que comme procédé créatif.
Comme procédé, Mélanie n’a pas hésité à mêler ses pigments aux liants les plus insolites?: métal, acrylique, acide, etc. Ce choix de substances quoiqu’utilisées pour ses toiles figuratives trouve un terrain d’expression idéal dans le travail abstrait de l’artiste. L’intention de départ était de réaliser des toiles à partir de la formule chimique des éléments utilisés. Elle travaille donc en collaboration avec des professeurs agrégés en chimie pour conduire cette expérience le plus loin possible. L’aboutissement en est une série de tableaux dont les formules sont impossibles?! L’œuvre existe, la toile est bien là, alors qu’en théorie la formule révèle que les éléments choisis ne peuvent être mis en présence ou se mêler les uns aux autres…
En temps que sujet d’étude, Mélanie cherche au cœur de la nature ses sources d’inspirations. Volutes végétales d’un Buisson d’Asie, structure minérale d’une Amazonite ou ambiances atmosphériques… Elle choisit le point de vue de la macro pour plonger au cœur de la matière même si la source d’inspiration n’est plus lisible pour le spectateur dans le rendu final de la toile.
Dans ses sujets figuratifs, les femmes se présentent parées de tissus qui occupent une grande partie du tableau (Femme Assoupie, Chèche…) ou arborent une chevelure qui semble être centre de l’œuvre autant que la femme elle-même (Femme Mongole).
Christine Bouchard.